dimanche 6 juin 2010

L'imposteur Damon Galgut


Adam perd son emploi alors il demande à son frère les clés d'une ruine qu'il possède dans une région désertique de l'Afrique du Sud. Il y croise un dénommé Caning, qui se présente comme un ami de pensionnat, et qu'Adam a visiblement oublié, et pour cause, tant Caning est présenté comme une sorte de Monsieur Tout le Monde. Sauf qu'en l'espèce MOnsieur TOut le monde a hérité d'un père haï un domaine, avec la fortune qui va avec et qu'il a épousé, les temps changent, une sublime femme noire. Mais Adam n'a visiblement pas lu les 10 commandements et ignore que "tu ne convoiteras pas la femme d'autrui".
Adam ayant des vélléités poétiques, il est venu aussi taquiner la muse, comme on dit, tandis qu'il a pour voisin un homme étrange qui l'observe, travaille dur dans son potager et réalise quand le soir vient des sortes d'oeuvres d'art naÏf.

Rarement j'ai été aussi partagé sur un livre : pour tout dire, il me semble trop parfait, tout s'emboite trop bien, chaque geste semble étudié, réfléchi et je repense à cette citation qu'aurait faite françois truffaut (c'est sylvain qui me l'a dit), "les grands films respirent grâce à leur défaut". Or là de défauts il n'y en a point à mon sens.
Et l'instant d'après je me reprends : peut on reprocher à un livre d'être trop réussi ? car derrière cette histoire ce que Damon Galgut dresse c'est u portrait de l'Afrique du Sud moderne, où après l'apartheid tout n'est pas parfait, loin de là. Tout le monde est imposteur dans ce roman, où le passé est pour tous une source de tourment. Pour l'un parce qu'elle le renvoie à son père honni. C'est peut être cette partie là qui est la plus réussi : Galgut invente d'intéressantes variations sur l'impossible relation entre père et fils. Là où le père voulait faire un zoo, conservatoire de l'Afrique première, le fils noue de troubles relations avec le nouveau pouvoir pour établir un golf de luxe. "je m'endors heureux, chaque soir, en pensant à la façon dont je vais démanteler son rêve". Car le paternel était un sud africain d'avant, un homme pour qui la sépération raciale allait de soi, mais capable aussi d'apprendre la langue de ses domestiques noirs.. mais qui ne supporterait pas de voir son fils marié à une femme noire. On retrouve là toute les nuances qu'on trouve dnas les grands romans sudistes des écrivains nord américains, je pense notamment à Lousiane de Louis Bromfield.. mais c'est une autre histoire
Sans parler du rapport trouble entre le narrateur et ce Canning..
Alors, suis je un enfant gâté qui métite un coup de pied aux fesses pour faire la fine bouche devant cet ouvrage ? Ou bien l'imposteur en dépit de ces incontestables qualités et du portait contrasté qu'il fait de l'Afrique du Sud mérite-t-il mes réserves ?

Détail étonnant, alors que j'écris ces lignes, j'entends sur radio classique la crititque d'un roman sud africain....


Editions de l'Olivier

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